Colombes sans gravité : L’ONU au Mali, une impasse pour la paix
- Robin Gomboc
- 10 juin
- 2 min de lecture
Onze ans après l’installation de la mission de maintien de la paix au Mali (MINUSMA), le film Colombes sans gravité de Christophe Gargot propose une plongée dans les coulisses d’un échec. En allant au cœur des décisions prises à Bamako et à New York, ce documentaire interroge en profondeur le rôle des Nations Unies dans les conflits contemporains.

Le Mali, terrain d’illusions perdues
En 2013, le Conseil de sécurité de l’ONU crée la MINUSMA, une mission de paix pour aider à stabiliser le Mali, reconstruire ses institutions et lutter contre la menace djihadiste. Mais onze ans plus tard, le constat est difficile : la situation s’est dégradée, les groupes armés se sont renforcés dans tout le Sahel, et le Mali s’est tourné vers des mercenaires russes. La France a été poussée vers la sortie, puis l’ONU elle aussi.
Le film Colombes sans gravité revient sur cet échec. Sans effets spectaculaires, il explore avec précision les mécanismes, les décisions et les silences qui ont accompagné cette mission internationale.
Une parole rare, au cœur de l’ONU
Tourné entre le Mali et le siège des Nations Unies à New York, le film donne la parole à celles et ceux qui ont vécu la mission de l’intérieur : diplomates, militaires, observateurs, membres de la société civile… Tous racontent une machine complexe, souvent déconnectée du terrain, prise entre idéaux et réalités géopolitiques. Le film interroge aussi plus largement le modèle onusien d’intervention : peut-on encore croire à l’efficacité des "solutions de paix" promues par la communauté internationale ? Que reste-t-il du multilatéralisme dans un monde fracturé, traversé par des conflits asymétriques et des rivalités d’influence croissantes ?
Un regard engagé
Réalisateur et documentariste, Christophe Gargot n’en est pas à son premier film engagé. En 2009, il signait D’Arusha à Arusha, un documentaire salué pour son travail sur la justice internationale après le génocide rwandais, sélectionné notamment à la Berlinale. Avec Colombes sans gravité, il poursuit sa réflexion sur les institutions internationales, leurs limites et leur capacité à répondre aux urgences du monde.
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